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vendredi 8 janvier 2016

A chacun son taon…

ou 
Comment vivre comme un troll pendant trois jours…
ou
Cerro catedrale et ses superbes paysages…




Les 5, 6, 7 janvier, Superbe rando au départ de Bariloche, avec deux nuits en refuge que nous avons réalisé en ce début d’année. Bien entendu, Benoît nous avait dit qu’il allait nous concocter un itinéraire soft pour ce premier petit trek. Nous avons été servi… 3 jours avec : 2 cols à franchir le 2ème jour, 20 km le troisième jour, 1 nuit à 5 dans une tente de 4 (on s’est organisé autrement la 2ème nuit)… soft, tout sooooft.


On réduit au max...







Cela faisait un petit moment que nous souhaitions emmener nos enfants  en rando avec refuge. Les prix à Torres del Paine ( une nuit sous tente louée, même pas en refuge parce qu’ils étaient déjà bondés, avec sac de couchage loués, nous coutait la petite fortune d’une nuit en hôtel grand luxe!!! Alors quitte à choisir , nous préférions nous offrir un hôtel grand luxe un jour et attendre des refuges un peu moins couteux…)




Yes, les talkies de Math nous ont servis toute la rando. Bien entendue, étant bonne dernière, c'est moi qui ai pû converser avec Math pendant 3 jours. "Allo, Rogers, Rogers, Alpha, Brava, à vous..." "Hein, qu'est ce que tu dis maman?" "Rien, nous n'avons pas les mêmes références, mon chéri..."






Une petite tradition familiale fait que nous nous offrons un cadeau de Noël familial chaque année. Celui de cette année fut une grande tente pour nos prochaines randonnées.
Nous voilà donc partis à San Carlos de Bariloche pour trois jours de randos sous tente, Benoît chargé comme un âne et le reste du chargement répartis sur nos frêles épaules.

 



Ce furent trois journées épuisantes, exceptionnelles où nous sommes régalées de superbes paysages, où nous avons repoussés nos limites, où j’ai suivi bravement mais tout de même loin derrière mes enfants, où les enfants se sont baignés dans chaque rivière d’eau limpide croisée, où nous avons peu dormi la 1ère nuit, où nous avons mangé de la poussière à gogo, et durant lesquelles nous avons eu un superbe temps, et nous avons contemplé les merveilles de la création…



Petites phrases de Philomène retenues lors de notre périple:
Philo (en fin de 1er jour, dernier grosse côte avant l’arrivée) « Maman, dis donc, tu a un bon rythme… »
Moi: « Ah oui????!!!!???? »
Philo: « …pour une vieille. »


Et de continuer:
« C’est quand même vraiment bête  une rando… »
« Pourquoi? »
« parce qu’on est heureux que lorsqu’on voit que l’on arrive finalement… »



Première nuit au refuge San Martin près du lago …… avec baignade et toilette dans le lago (c’est froid, très froid un lago de montagne), repas avec vue imprenable, et une nuit très, trop serrés. Tous emmitouflés avec polaires et pantalons pour tout le monde, Philo et moi-même dans un sac de couchage double. J’avoue que j’étais un peu omnibulée par le froid que nous pouvions rencontrés.
Conclusion: Nous avons suffoqué de chaud toute la nuit, enlevant couche après couche… Mathurin a positivé malgré tout en nous faisant remarquer non sans raison :  « Et , vous avez vu, quand je saute d’un coté, celui à l’autre bout, il bouge pas comme dans la casa rodante! »
Effectivement, c'est tout de même un vrai avantage de la tente, elle ne tangue pas.

C’était également la première fois que, tous réveillés à 4H30 du matin, pour une pause pipi room, nous avons commencé à avoir une petite discussion familiale,  de bonne humeur sur le ciel splendide, la caillou dans le dos, etc… sans que cela ne nous pose le moindre problème.
C’est décidé, je dormirai dans le auvent la nuit prochaine pour que nous puissions tous dormir à notre aise demain. Aucun esprit de sacrifice la dedans, juste une immense envie de dormir sans être coincée épaule contre épaule.


Baignade certes mais surtout lavage...

On a quand même emporté de quoi dessiner, même pas lourd.





Nous avons également découvert que nos enfants, en plus d’être très persévérant avaient une fierté un tout petit peu mal placée… De qui peuvent-ils tenir ce trait de caractère? Non seulement, nous n’avons pas entendu un râle, un grognement ou une plainte mais en plus ils ont porté leur sac de rando refusant catégoriquement que je prenne le relai les rares fois où je le leur proposais. Abigahel m’a même relayé une bonne partie de notre aventure en échangeant nos sacs!

Les sentiers de randonnées en Argentine sont assez facile à suivre, il est difficile de s'y perdre, tu as effectivement des bonnes grosses traces de peintures tout le long de l’itinéraire, cependant on peut dire qu’il ne s’encombre pas avec l’idée de rendre accessible à tous la montagne; Grosso modo, tu tires en ligne droite un fil d’un refuge à un autre et tu as ton tracé. Tu as un peu l’impression de t’orienter à l’azimut, ce qui a pour conséquence de monter en ligne droite ton col par les névés, puis tu redescends ton col en ligne droite par les pierriers. C’est très très  beau mais c’est également très très épuisant.







Superbe rando donc, avec cependant un petit hic, les taons sans discontinuer : c’est énervant les taons, c’est très énervant.
Une question philosophique  et essentielle nous est venus tout le long de cette rando: « Comment les mammifères quadrupèdes (les vaches et les ânes quoi) peuvent ils vivre TOUTE leur VIE avec des taons leur tournant autour sans devenir fous???  L’Homme pourrait-il vivre pareille vie ???»



Tout d’abord, quelques pensées que nous avons développé tout au long de notre marche (vous allez voir, ça vole très haut)
  • nous n’avons pas de queues pour chasser les mouches, les mammifères à queues ont bien de la chance,
  • A l’instar des trolls, nous avons développé des sentiments excessifs pour ces bêtes qui ont provoqués  chez nous non pas un attachement à notre premier taon, mais des petites crises d’hystéries individuelles, lorsque, à bout, nous nous lancions dans des gesticulations, invectives, hurlements et autres démonstrations d’énervements. Ca ne sert à rien mais ça fait du bien!
  • Les taons, finalement, lorsqu’ils piquent, ne font pas si mal que ça… (ou bien nous nous sommes habitués,
  • Heureusement, les taons ne filent pas le palu!
  • Au bout de trois jours, seul Ben restait sensible à cette horde de taons tournant autour de nous, développant une petite psychose du taon à tuer. Quant à nous, impassibles, nous nous étions résignés à ce tournoiement incessant.
  • Nous ne nous sommes jamais autant frappés nous mêmes, et mutuellement, une grosse baffe par ci, une grosse baffe par là,
  • A partir de 2000 m d’altitude approximativement, les taons abandonnent leurs proies, Ô bonheur, ô joie, Ô allégresse !

Toutes ces considérations passionnantes confondues, et pour toutes ces raisons, nous conclurons  donc que les hommes ne sont pas fait pour vivre avec ces P…éripatéticiennes de Taons… »


Notre ballade s’est terminé par du stop, effectué par nos deux braves et courageux , j’ai nommé Abi et Ben, qui ont ramené la casa rodante jusqu’à notre très joli lieu de bivouac pour la soirée où nous avons eu le bonheur de retrouver notre coca frais, nos cacahuète et nos lits.

A peine revenu de nos trois jours, et encore courbaturés de partout, Benoît m’annonce qu’à El Bolson, prochaine étape de notre voyage,  « il y a une superbe rando de trois jours mais en plus…soft… que nous pourrions faire…si on veut… »HHAAARRRGGGG! Je croyais l’avoir séché sur le portage, que nenni!


 

Finalement, après relecture et correction par Ben de ce petit racontage de rando, il me fait remarquer avec amour, que ce blog me sert peut-être de soupape, de déversoir et me permet d'exterioriser mes petites rancunes, que celui-ci a un aspect libératoire, exutoire. Je ne lui dirais qu’un mot: « Ecris !... Mon chéri »

Petit bivouac à l'arrivée de notre rando avec apéro, lessive, installation...






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